Rencontre française – Laure GARANCHER

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Rencontre française – Laure GARANCHER

Dans cette partie du blog nous ferons la connaissance des français vivant à la Barbade. D’après un recensement fait par le Consulat de France, il y en a environ 250 qui s’y sont installés.

Aujourd’hui, c’est à Laure de nous raconter ses expériences à la Barbade.  Elle vient de la petite ville de Manosque dans le Département des Alpes de Haute Provence au Sud-Est de la France.

Traduction de blog - AAA Translation Services (Barbados)

Alors Laure, dites-nous, pour quelle raison êtes-vous venue à la Barbade ?

Je suis arrivée il y a un plus de deux ans maintenant puisque j’avais eu un contrat pour travailler avec l’OPS, l’Organisation panaméricaine de la santé, voilà.

L’installation fut-elle facile ?

Oui, ça n’a pas été trop difficile puisque tout a été organisé. On m’a pris mon billet d’avion, on a organisé le déménagement, etc., donc cela a été assez facile. Et surtout, j’ai l’habitude de déménager d’une partie du monde vers l’autre puisque j’ai vécu au Vietnam et en Afrique du Sud, avant de venir ici. Et la Barbade, c’est un pays plutôt agréable – il n’y a pas de problème de sécurité et les choses sont quand même assez faciles. Donc, oui, tout c’est bien passé.

Aviez-vous entendu parler de la Barbade en France ?

J’arrivais à la situer sur une carte à peu près, mais j’avoue que non, je ne connaissais rien sur la Barbade. En France, la Barbade n’est pas forcément très connue. On connaît Rihanna (en riant). Encore plus en Afrique du Sud, parce qu’elle est super connue aussi là-bas, mais à part ça, on parle peu de la Barbade c’est vrai.

Quel fut votre plus grand choc culturel ?

Hmmm… peut-être le fait que justement il n’ait pas de gros choc culturel. C’est-à-dire que par rapport à mon déménagement au Vietnam ou en Afrique du Sud où c’est quand même très, très différent, à la Barbade on est confronté a moins de différences.

Donc pour vous, le choc culturel était plus grand au Vietnam et en Afrique du Sud ?

Oui. Au Vietnam, la langue, la religion, la nourriture et les traditions sont complètement différentes. Même pour faire ses courses c’est compliqué car il n’y a pas de supermarché – vous ne savez pas au début où trouver les choses. En Afrique du Sud ils parlent l’anglais, c’est plus proche culturellement,  mais là-bas, il y avait d’autres problèmes, en particulier liés à la sécurité qui n’existent pas ici. Il faut vivre dans une maison protégée, on ne peut pas marcher dans la rue. Ainsi, la Barbade m’a paru au final plus proche.

Traduction français-anglais - AAA Translation Services (Barbados)

Quelle est votre mission au sein de l’Organisation panaméricaine de la santé ?

Je suis détachée par le Ministère des Affaires Etrangères à l’OPS pour y représenter les départements français. Mon but est de rapprocher les départements français, c’est-à-dire, la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane française, des îles anglophones des Caraïbes et d’essayer de mettre en place des projets de coopération de santé entre les Caraïbes francophones et anglophones.

En ce qui concerne les politiques de santé, y a-t-il une grande différence entre les îles francophones et anglophones?

Oui, ce qui se passe, c’est que comme dans les départements français, nous sommes en France, il faut que les citoyens français aient accès à tous les services de sante qu’ils auraient eu s’ils étaient en métropole. Donc, il y a des CHU, les centres hospitaliers universitaires de très haut niveau avec des capacités de faire des chirurgies assez complexes : chirurgies cardiaques … auxquelles on n’a pas forcement accès aux Caraïbes anglophones. Et du coup, ce qui m’intéresse, c’est de faire bénéficier les Caraïbes anglophones de cette expertise à laquelle on a accès dans les départements français.

Comment exactement ?

Alors en ce moment, il y a beaucoup de réflexion sur la coopération hospitalière pour voir comment ouvrir certains services aux pays caribéens anglophones. Après, il y a aussi beaucoup d’échange sur tout ce qui est recherche. Par exemple, quand nous avons de nouvelles épidémies, comme le Chikungunya, on va tenter de collaborer sur des programmes communs avec les pays voisins et de faire avancer des projets de recherche. Pareillement pour des pathologies ou maladies tropicales n’existant pas forcément en France métropolitaine.

Y a-t-il des projets précis en ce qui concerne la Barbade ?

Oui, il y a quelques projets avec la Barbade. Il y a quelques années le Règlement Sanitaire International a été voté et tous les pays du monde sont sensés atteindre un certain niveau de normes en terme de prévention d’épidémie, etc. Donc, on collabore avec une équipe de Martinique afin d’aider la Barbade à atteindre le niveau requis. Aussi, en septembre et en octobre, nous allons organiser une formation sur la prise en charge des risques chimiques ou nucléaire. Par exemple, si un accident chimique majeur se produisait à la Barbade, comment intervenir, décontaminer la zone, etc. Voilà un exemple de projet où on va faire intervenir les départements français à la Barbade.

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Alors pour changer complètement de sujet, parait-il que vous fassiez de la bande dessinée, alors d’où est venu cet intérêt ?

Il faut dire que la bande dessinée est beaucoup plus populaire en France qu’ici et donc c’est quelque chose que j’ai toujours aimé. A la maison, ma mère était prof de dessin, mon père était architecte, donc j’ai toujours aimé peindre et dessiner. Alors un jour je me suis dit qu’il pourrait être intéressant d’essayer de faire une bande dessinée et j’ai eu de la chance de trouver un éditeur qui était intéressé et voilà.

Est-ce que les différents pays où vous avez vécu ont eu une influence sur les sujets de vos bandes dessinées ?

Oui. Mon premier scenario est sur le Vietnam et la Chine, et le deuxième scenario sur la guerre de l’Opium qui s’est passé au 19ème siècle. En fait, j’ai fait ces deux livres une fois installée en Afrique du Sud et maintenant je suis ici, j’en fais un sur l’Afrique du Sud. Et du coup, j’imagine que quand je serais partie d’ici j’en ferais une sur la Barbade et les Caraïbes. Je crois que c’est bon d’avoir un peu de recul à chaque fois.

Mais c’est vrai que depuis que je suis ici, je fais des choses plus colorées. J’espère avoir l’occasion de faire une bande dessinée sur les Caraïbes… j’essayerai de reproduire la lumière que l’on a ici.

Est-ce que c’est difficile à faire ?

En fait il y a plusieurs étapes. J’utilise une Cintiq, un appareil fait uniquement pour dessiner (ainsi Laure ne dessine pas à la main). Donc, je fais un brouillon directement sur Photoshop et par-dessus j’ajoute la ligne noire (une technique de bande dessinée). Ensuite j’enlève le calque de brouillon et puis j’envoie cela à mon coloriste qui fait la couleur sur un calque séparé. En fait, la bande dessiné c’est un procédé à plusieurs couches. Il faut à peu près huit heures pour faire une page. Et évidemment, comme je travaille je ne peux pas m’y consacrer à plein temps. Par exemple, ce livre  (Opium) m’a pris un an, il fait à peu près 150 pages… c’est mon deuxième ouvrage.

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Y a-t-il une technique spéciale utilisée pour faire en sorte que les personnages aient toujours les mêmes traits ?

Pas vraiment. Pour que les personnes se reconnaissent, il faut juste dessiner, dessiner et dessiner… au départ tu travailles en représentant le personnage dans plein de poses différentes pour t’habituer à le dessiner…

Que trouviez-vous / trouvez-vous le plus frustrant en ce qui concerne la vie ici ?

La nourriture. Parfois, je rêve de pouvoir aller faire un bon resto français ou d’acheter du confit de canard ou des saucissons ou du fromage (rires) ou du vrai pain… acheter une baguette ou un croissant croustillants. La nourriture française me manque (en riant).

Et qu’est-ce qui vous plait le plus ?

J’aime beaucoup les couleurs et la lumière. C’est peut-être le fait de faire de la peinture, mais j’y fais vraiment attention. On n’a pas de voiture ici et on fait tout à pied et du coup à pied on se rend vraiment compte que c’est très beau la Barbade. Il y a toujours des fleurs partout, les levers et couchers de soleil sont super beaux, les maisons sont colorées… il y a plein de détails vraiment beaux à regarder.

Et alors ce qui est très, très bien à la Barbade, c’est le système de transport en commun. On peut aller partout en bus ici. Si on compare avec les îles françaises, en Martinique en Guadeloupe, où il y a très peu de transport en commun la Barbade est vraiment en avance. Je crois le réseau de bus, ça doit être l’un des réseaux le plus dense au monde. En arrivant ici, après avoir quitté l’Afrique du Sud – où on était obligé de prendre la voiture par mesure de sécurité, parce que c’est dangereux de se déplacer à pied – on a regardé la taille de la Barbade, qui fait 34 par 23 km, et on s’est dit que l’on n’avait pas besoin de voiture, que l’on allait prendre le vélo ou bien marcher partout. Et on s’en sort très bien – et du coup ça permet de voir la Barbade plus en détails.

Quelle attraction touristique vous plaît-elle le plus ?

J’adore aller à Bathsheba… la Côte Est. J’aime beaucoup faire de la randonné donc souvent on longe la côte là-bas et c’est assez spectaculaire. Sinon, j’aime aussi North Point, je le trouve aussi spectaculaire avec ses falaises et le côté tellement sauvage. Et j’aime aussi Hunte’s Gardens… toutes les couleurs et la mise en scène. C’est assez sympa, oui.

Quel est votre plat barbadien préféré ?

Alors il y a un truc que je n’avais jamais goûté et que depuis je commande régulièrement, c’est le « barbecued pigtail » (queue de cochon cuite au barbecue). C’est tellement gras… mais c’est bon (éclat de rires) ! C’est quelque chose que l’on ne mange nulle part ailleurs (en tout cas je n’avais jamais gouté avant de venir à la Barbade). Alors, au final, quand il y en a j’en prends. Mais oui c’est gras.

Quelle est votre expression barbadienne préférée ?

Ce qui m’amuse c’est l’accent barbadien plutôt d’une quelconque expression. Il n’y en a pas qui me viennent à l’esprit. J’avoue que parfois il y a des Barbadiens qui s’expriment et j’ai du mal à les comprendre à cause de l’accent. Mais c’est un accent que je trouve assez musical. Oui, j’aime bien l’accent bajan (barbadien).

Quelle est votre plage préférée?

On va à la plage assez souvent et c’est juste à côté de la maison. C’est un des points privilégiés de la Barbade… on n’est jamais loin de la plage. Celle que je préfère se trouve à la fin du Boardwalk en marchant vers l’hôtel Hilton. Il y a un endroit où les gens ont aménagé une espèce de petite piscine au milieu de l’eau et j’adore puisque c’est super tranquille, c’est comme être dans une baignoire. C’est jolie là… je l’adore. C’est l’endroit qui me manquera.

Traduction anglais/français - AAA Translation Services (Barbados)

Que faites-vous pour vous détendre ?

Alors, du coup je dessine. J’essaie de dessiner au moins deux heures par jour… pour avancer sur les projets. La bande dessinée par rapport à la peinture ça prend beaucoup de temps puisqu’une page c’est une quinzaine de dessins les uns après les autres.

Je fais aussi du karaté – je vais au dojo trois fois par semaine. J’ai commencé ici en étant ceinture blanche maintenant je suis ceinture violet alors j’ai fait des progrès (en riant).

Auriez-vous des conseils ou tuyaux à donner aux français qui souhaiteraient s’installer à la Barbade ?

Faire des réserves de produits français – saucisson, fromage, vin – avant de venir.

La Barbade en trois mots 

Mer, lumière, temps.

 

Photographies par Stephen R. SMITH, Pro Photo Studio / Photo Dynamics Inc.

Blog written and translated by AAA Translation Services. For the English version see here.